"Nous avons découvert à
ce stade des investigations sur tout le côté
tribord du caboteur des traces de peinture verte qui paraissent
correspondre à la couleur de la coque du caseyeur qui
a été coulé", a expliqué
Laurent Fichot devant la presse.
La collision à l'origine du naufrage
du "Sokalique" aurait en outre été
consignée dans le journal de bord du cargo par un membre
de l'équipage qui se trouvait sur la passerelle au
moment du choc.
Si tout semble l'accuser, le commandant azerbaïdjanais
de l'"Ocean Jasper" pourrait échapper à
un procès pour homicide puisque cette décision
appartient aux îles Kiribati, pavillon du navire. Les
autorités françaises ont donc pris contact par
voie diplomatique avec le petit Etat du Pacifique pour permettre
un abandon des poursuites au profit de la justice française,
a indiqué M. Fichot.
Arrivé dans la nuit à la base
militaire de Brest (Finistère), le cargo a pu être
inspecté dans la journée de samedi par les gendarmes,
qui ont également entendu son commandant, selon la
préfecture maritime de l'Atlantique.
"L"Ocean Jasper' est arrivé
à Brest aux alentours de 3h30, à la suite d'un
dialogue entre les autorités maritimes et judiciaires
françaises avec l'armateur turc du navire", a
expliqué à l'Associated Press le chargé
de communication de la préfecture, Sylvain le Berre.
Le navire, un vraquier d'une trentaine d'années
transportant de l'acier, venait de Saint-Pétersbourg
(Russie) et se rendait à Istanbul (Turquie), a expliqué
M. Le Berre.
Ce cargo de 90 mètres faisait partie
des cinq navires repérés par le Centre opérationnel
de surveillance et de sauvetage (CROSS) Corsen dans la zone
du naufrage, au cours de la nuit de jeudi à vendredi,
à une centaine de kilomètres au nord d'Ouessant.
A l'issue de démarches "qui ont
pris du temps", le commandant de l'"Ocean Jasper",
contacté par l'armateur alors qu'il se trouvait dans
les eaux internationales, "a accepté de venir
à Brest et s'est montré très coopératif",
a encore indiqué le porte-parole de la préfecture.
D'après lui, le navire a été
pris en charge par deux bâtiments de la Marine et une
vedette des douanes dès son entrée dans les
eaux territoriales françaises. Une fois le cargo amarré
au fond de la base militaire de Brest, des gendarmes sont
montés à son bord.
Selon la préfecture maritime, le CROSS-Corsen
avait été alerté à 3h30 vendredi
après le déclenchement de la balise de détresse
du chalutier, qui avait sept hommes d'équipage. A 4h25,
l'un des bateaux de pêche déroutés sur
la zone avait pu récupérer un radeau de survie
avec à bord six marins "très choqués".
Vers 6h, le corps du septième membre, le patron du
"Sokalique", avait été retrouvé
sans vie.
Dans un communiqué, le Premier ministre
François Fillon s'était associé vendredi
"à la douleur" de la famille et des proches
du marin décédé, réclamant que
"toute la lumière soit faite au plus vite sur
les conditions et les circonstances de ce drame". AP