La
nouvelle équipe de la garde des Sceaux sera présentée
«d’ici peu».
Par O.M.
QUOTIDIEN LIBERATION : mercredi 5 septembre 2007
Encore du mouvement au sein des troupes de la médiatique
ministre de la justice Rachida Dati. Celle qui déclarait
lundi soir sur Canal + «bousculer quelques corporatismes»
enregistre deux nouveaux départs au sein de son cabinet.
Selon le site Internet du magazine le Point, Jacques Carrère,
conseiller technique pour l’organisation judiciaire
et la magistrature, a donné sa démission, alors
que Valérie Bonnard, conseillère technique pour
le dialogue social et les affaires budgétaires, aurait
été «congédiée dans des
conditions houleuses» . Ce qui porte à sept le
nombre de défections depuis l’arrivée
à la chancellerie de Rachida Dati.
Le premier à quitter le navire a été
le directeur de cabinet Michel Dobkine, remplacé en
juillet par Patrick Gérard. D’après le
porte-parole de la ministre, Guillaume Didier, la suite de
la valse des postes n’est que la «conséquence
habituelle et logique» de ce premier changement.
«Dès son arrivée, Patrick Gérard
a annoncé qu’il procéderait à une
réorganisation du cabinet» , explique-t-il, tout
en précisant qu’une «présentation
générale de la composition du nouveau cabinet»
aurait lieu «d’ici peu». «Une équipe,
c’est une alchimie. Il est naturel qu’un nouveau
directeur de cabinet procède à une recomposition.
En général cela n’intéresse pas
les journalistes. Le cas est sans doute différent parce
qu’il s’agit d’une ministre particulièrement
observée par les médias.»
Particulièrement observée, mais aussi, selon
des reproches de plus en plus affirmés au sein de la
magistrature, particulièrement autoritaire. En se présentant
lundi soir sur Canal + comme la «chef des procureurs»
pour justifier la convocation à la chancellerie d’un
magistrat du parquet de Nancy qui aurait critiqué sa
loi contre la récidive, la ministre a suscité
de nouveaux courroux.
«Chef des procureurs, cela n’existe dans aucun
texte légal , explique Laurent Bedouet, secrétaire
général de l’Union syndical de la magistrature
(USM). De même que la convocation de notre collègue
à la chancellerie dans des conditions inouïes
est totalement illégale. Beaucoup de collègues
sont inquiets : ils ne comprennent pas que la garde des Sceaux
puisse ainsi s’affranchir de la loi.»