900.000 ados en « grande souffrance psychique
mardi 20 novembre 2007


Dans son rapport 2007, la Défenseure des enfants Dominique Versini dresse un portrait alarmant des ados. Leurs conduites sont de plus en plus risquées (alcool, cannabis, troubles alimentaires...) mais ces phénomènes touchent les ados de plus en plus tôt, dès le collège. Dominique Versini demande que les services d’aide aux ados soient plus facilement accessibles.

C’est un tableau assez noir et alarmant des ados que dresse la Défenseure des enfants Dominique Versini dans son rapport 2007. Ce sont environ 15% des 11-18 ans, soit presque 900 000 ados, qui sont estimés « en grande souffrance ». Une souffrance qui peut prendre plusieurs visages : tentatives de suicide, consommation de psychotropes, troubles de l’alimentation et du sommeil... Chaque année, on constate 40 000 tentatives de suicide. Même s’il est en baisse, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-25 ans.

Mais avant d’en arriver là, les comportements des jeunes se modifient avec le développement de phénomènes inquiétants : les ados se saoulent jusqu’à la défonce, des addictions alcool-tabac et cannabis qui doublent en dix ans, une montée de la pornographie, de la violence ou de l’absentéisme scolaire. Et ces problèmes touchent les jeunes de plus en plus tôt ; dès le collège. Et au-delà de ce constat, Dominique Versini met en lumière l’insuffisance des structures d’aides pour adolescents. Son rapport regrette par exemple le manque de médecins scolaires.

Un « grand chantier »

« Il faut que ces numéros soient gratuits. Il faut aller au plus près des adolescents car ils ont du mal à formuler une demande claire. L’ado ne vous dira jamais facilement qu’il ne va pas bien. Donc il faut qu’il sache où s’adresser. Ainsi on parviendra à arriver avant que ce soit trop tard. Car aujourd’hui, on prend en charge les ados quand il y a tentative de suicide ou scarification, c’est à dire toujours dans l’urgence et la crise » explique Dominique Versini.

Elle propose donc l’ouverture d’un « grand chantier » et propose la création, d’ici trois ans, d’une maison des adolescents dans chaque département ou encore le lancement d’équipes mobiles pour aller à la rencontre des enfants. Ou encore rendre gratuit depuis les mobiles le Fil Santé Jeunes, le 0 800 235 236.

J.M.

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