Villepin poursuit l'offensive contre Sarkozy
L'ancien Premier ministre multiplie les interviews et par la même occasion, les critiques sévères à l'égard du chef de l'Etat et de son entourage.
vendredi 07 septembre 2007


Très présent dans les médias, à l'occasion de la sortie de son ouvrage sur Napoléon, Le soleil noir de la puissance (éditions Perrin), Dominique de Villepin multiplie les attaques contre Nicolas Sarkozy. Mercredi, sur Canal +, il s'interrogeait sur le rétablissement de la France. "Est-ce que si on se contente d'appliquer toutes les promesses de Nicolas Sarkozy, la France ira mieux? Ce n'est pas sûr", estime l'ancien Premier ministre.

Sur France Inter, le même jour, l'équipe présidentielle en a elle aussi pris pour son grade: " Ce n'est pas quand vous êtes entourés de béni-oui-oui, de cire-pompes et de courtisans que vous faites avancer un pays", a lancé l'ex-chef de gouvernement, avant d'ajouter : "le Bourgeois Gentilhomme c'est toujours celui qui se met en scène".

Clearstream, une"fiction politique"
La tournée des médias de Dominique de Villepin est également l'occasion de glisser quelques mots sur l'affaire Clearstream, dans laquelle il a été mis en examen le 27 juillet dernier pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et abus de confiance, complicité d'usage de faux". Il affirme ainsi dans l'émission Esprits libres qui sera diffusée vendredi sur France 2 que le président a pu "impressionner" la justice. Le 13 septembre, il sera entendu par les juges sur ce dossier qu'il qualifie de "fiction politique".

Il entend prouver ce jour-là que l'affaire n'est pas politique. "Comment est-on passé d'un dossier international et industriel à un dossier politique qui aujourd'hui se réduit à une pseudo-rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ?" s'est interrogé l'ex-ministre. "Ce tour de passe-passe explique comment à un moment donné, on a pu faire pression sur le cours de la justice". Il s'étonne également que l'enquête judiciaire sur la violation de l'instruction ait été récemment close.

"Une vengeance"
Pour le conseiller de l'Elysée Henri Guaino, "le président de la République ne fait la guerre à personne. Ceux qui veulent la faire la font tout seuls". De son côté, la porte-parole de l'UMP Nadine Morano, interrogée dans Le Parisien de mardi à propos des attaques de l'ex-chef de gouvernement, estime qu'il est "franchement un peu attristant pour lui d'en arriver là".

Le député PS de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone a quant à lui estimé jeudi sur RTL que les critiques formulées contre Nicolas Sarkozy relevaient plus de la "vengeance" que de la "volonté de s'opposer politiquement à Nicolas Sarkzoy". Pour sa part, Dominique de Villepin assure dans l'émission prévue vendredi sur France 2, n'en vouloir à personne.